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Réforme de la PAC Dernier round des Quinze avant une négociation cruciale

BRUXELLES, 25 mai (AFP) - Les ministres européens de l'Agriculture vont effectuer lundi et mardi à Bruxelles un dernier tour de chauffe avant une négociation cruciale sur le projet de réforme de la politique agricole commune (PAC) de la Commission européenne à partir du 11 juin à Luxembourg.

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Devant l'antagonisme des positions, les pronostics sont très partagés sur les chances d'arracher un compromis dans deux semaines au Grand-Duché.

"Nous sommes déterminés à faire tout ce que nous pourrons pour avoir un accord en juin à Luxembourg. Techniquement, nous sommes prêts. Maintenant, cela relève des ministres", estimait vendredi une source de la présidence grecque proche des pourparlers en cours entre experts des Quinze.

"Il y a une volonté générale d'avoir un accord. Bien sûr, tout le monde n'a pas la même vision du résultat mais nous n'en sommes qu'au début des négociations", a ajouté cette source.

"Il y a encore pas mal d'inconnues. Même si beaucoup souhaitent parvenir à un accord en juin, les choses sont très loin d'être bouclées", tempère un diplomate en poste à Bruxelles.

"Tant que la Commission n'aura pas bougé, je ne vois pas pourquoi on aurait un accord. Je ne dis pas qu'il n'y a aucune chance, je dis que ce n'est pas certain", renchérit un de ses collègues.

Seule certitude: tout le monde s'attend à "une négociation très dure" à partir du 11 juin, avec des discussions marathon risquant de se prolonger au delà des deux jours prévus pour durer jusqu'au week-end.

La présidence grecque et le commissaire européen à l'Agriculture Franz Fischler souhaitent boucler la réforme de la PAC avant la fin juin.

Dans un entretien à l'AFP, M. Fischler a réaffirmé la semaine passée la nécessité à ses yeux d'un accord dans ce délai afin d'assurer à l'UE un "capital supplémentaire" dans les négociations sur la libéralisation des échanges à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) en septembre au Mexique.

Mais les discussions achoppent sur le projet du commissaire de couper en 2004 tout lien entre les aides directes aux agriculteurs de l'UE et le niveau de leur production, d'instaurer en 2007 une dégressivité de ces aides et d'utiliser une partie des fonds dégagés pour financer des réformes futures.

Une dizaine d'Etats membres, principalement emmenés par la France, première bénéficiaire de la PAC sous sa forme actuelle, récusent le "découplage total" des aides directes.

M. Fischler reste "sceptique" à l'égard des scénarios de découplage "partiel" avancés par l'Espagne, l'Allemagne ou le Parlement européen qui, soit épargneraient certaines productions notamment animales, soit les toucheraient toutes mais dans une proportion variable.

Un accord en juin dépendra entre autres de la capacité du commissaire et de Paris à faire un bout de chemin l'un vers l'autre.

"Maintenant, il s'agit de faire tourner les ordinateurs de la Commission sur des formules de découplage partiel", estime un diplomate qui voit mal comment la Commission peut encore espérer voir aboutir son projet en l'état.

D'un autre côté, souligne-t-il, "la France n'est pas en mesure de jouer l'isolement", si ses alliés lâchent du lest, comme l'Italie ou l'Irlande en montreraient déjà l'intention.

Dans l'immédiat, aucune percée significative n'est attendue lundi et mardi. Le ministre grec Giorgios Drys fera passer ses homologues un à un au "confessionnal", dans des réunions trilatérales avec M. Fischler, avant de plancher sur un projet de compromis qui sera mis sur la table au dernier moment le 11 juin à Luxembourg.

"La position grecque, c'est 'ça passe ou ça casse'!" avant la fin juin, assure une source européenne.


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